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Corruption au complexe agricole d'Enfidha: 9 suspects en garde à vue

Le parquet près le tribunal de première instance de Sousse 2 a chargé l'unité de recherche et d'investigation de la Garde nationale d'Enfidha de mener des enquêtes pour faire la lumière sur des soupçons d'irrégularités au complexe agricole d'Enfidha.

Selon Hajer Aich, porte-parole du tribunal, ces investigations portent sur des allégations de "corruption délibérée et systématique" liées à l'organisation des enchères publiques pour les récoltes d'olives, des dommages causés intentionnellement aux arbres en les arrosant avec de l'eau salée pour les détruire, ainsi que des préjudices causés à l’élevage de volaille et de bétail. Ces accusations incluent également des soupçons de détournement de fourrage et de fonds publics sur plusieurs années.

Les enquêtes ont révélé plusieurs infractions graves liées aux enchères publiques annuelles organisées par l'Office, où des pratiques opaques faciliteraient l’accès à ces enchères pour des intermédiaires servant de façade à des tiers financeurs. Ces manœuvres viseraient à s'assurer l’acquisition des récoltes abondantes d’oliviers appartenant à l’Office.

Des soupçons pèsent également sur des dépassements liés à l’absence de respect des conditions légales pour le paiement immédiat lors des enchères, favorisant des transactions suspectes et illégales. Par ailleurs, certains responsables de l'Office auraient intentionnellement dissimulé l'identité des bénéficiaires des enchères afin d'échapper aux services fiscaux, favorisant ainsi l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent.

Hajer Aich a également évoqué l'existence supposée d’un réseau d’individus derrière les bénéficiaires des enchères, motivés par le blanchiment d'argent. Elle a ajouté que certaines huileries contrôlent désormais la chaîne de production, fixent les prix de manière abusive et procèdent à des opérations de blanchiment en exploitant les détournements et atteintes aux fonds publics.

Les autorités ont ordonné la mise en garde à vue de neuf personnes soupçonnées d'implication dans ces actes, dont le chef de secteur local, des bénéficiaires d’enchères et le directeur du complexe agricole. 

Les investigations se poursuivent.